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Brésil : la justice suspend le président de l'Assemblée et rival de Dilma Rousseff

6 Mai 2016 , Rédigé par N.....N Publié dans #actualité, #politique

Brésil : la justice suspend le président de l'Assemblée et rival de Dilma Rousseff

La justice brésilienne a suspendu Eduardo Cunha de ses fonctions à la tête de la chambre des députés. Stratège de la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff, il est accusé d'entrave aux enquêtes le visant dans le scandale Petrobras.

La justice brésilienne a suspendu, jeudi 5 mai, Eduardo Cunha, le président de la chambre des députés, considéré comme le stratège de la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff. Les 11 juges du Tribunal suprême fédéral (STF) ont ratifié à l'unanimité sa suspension pour entrave aux enquêtes pour corruption le visant dans le scandale Petrobras.

L’un des juges a motivé sa décision en accusant le troisième personnage de l'État brésilien d'avoir "usé de ses fonctions dans son propre intérêt et de façon illicite pour empêcher que les investigations à son encontre n'arrivent à leur terme".

Membre du grand parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer, Eduardo Cunha est en instance de jugement devant le STF pour avoir dissimulé sur des comptes en Suisse au moins 5 millions de dollars (4,3 millions d’euros) qui proviendraient de fonds détournés du groupe pétrolier étatique Petrobras.

Personnage-clé de la crise politique que traverse le Brésil, l’ultra-conservateur Eduardo Cunha est visé par 11 autres procédures devant le STF, pour d'autres soupçons de corruption liés au scandale Petrobras, qui éclabousse une grande partie de l'élite politique, de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, au chef de l'opposition Aecio Neves.

"Cible de rétorsions"

"Il n'existe pas le moindre doute que le suspect ne présente pas les conditions personnelles minimales pour exercer en ce moment, dans leur plénitude, les fonctions de président de la chambre des députés", a tranché le STF. Cela "le qualifie encore moins pour le remplacement à la présidence de la République", a souligné l’un des juges, évoquant l'hypothèse de l'accession prochaine d’Eduardo Cunha au second rang dans la succession.

Mercredi 18 mai, les sénateurs vont en effet très probablement écarter Dilma Rousseff du pouvoir pendant un maximum de six mois, le temps de la juger et de se prononcer définitivement sur sa destitution. Le vice-président Michel Temer assumera alors ses fonctions et nommera un nouveau gouvernent. Maintenu dans ses fonctions, Eduardo Cunha serait ainsi devenu une sorte de vice-président de facto.

>> À lire sur France 24 : "Tout savoir sur la destitution de Dilma Rousseff en cinq questions"

Ce dernier a écarté toute démission et annoncé qu'il ferait appel de cette décision de justice. "Il est clair que je suis la cible de rétorsions pour mon rôle dans la procédure d'’impeachment’, a-t-il déclaré à des journalistes devant sa résidence. Mais cela va terminer mercredi prochain, si Dieu le veut, avec la mise à l'écart de Dilma Rousseff pour que le Brésil puisse se libérer de l'ère du PT [le Parti des travailleurs, au pouvoir depuis 2003]."

"Mieux vaut tard que jamais"

La justice brésilienne a mis plus de quatre mois pour prononcer la suspension du président de la chambre des députés. Pendant ce temps, Eduardo Cunha a eu tout le loisir de tirer les ficelles de cette procédure qu'il a menée au pas de charge jusqu'à son approbation par une écrasante majorité de députés le 17 avril.

Adulé par les secteurs les plus conservateurs du Parlement, honni par la gauche et une écrasante majorité de Brésiliens, il avait été ce jour-là copieusement insulté à la tribune par les députés de gauche : "Canaille !", "Voyou !", "Gangster !", "Putschiste !".

"Mieux vaut tard que jamais", a réagi avec amertume Dilma Rousseff. "La seule chose que je regrette, c'est qu'il soit parvenu à présider ce lamentable processus d'’impeachment’ comme si de rien n'était."

Avec France24

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